EA obsédé par Call of Duty ?

Et si le principal concurrent de Battlefield était le principal responsable des récents déboires de BF4 ?

Ce n'est un secret pour personne, Electronic Arts a depuis un certains temps fait d'Activision son ennemi public n°1 et de Call of Duty la licence à abattre.

« EA veut sortir Battlefield 2 semaines avant COD pour éviter la compétition. » - Un testeur QA de EA, novembre 2013

Cette déclaration d'un testeur quelques jours après la sortie de Battlefield 4 résume parfaitement la politique de l'éditeur.

S'il paraît assez logique qu'une société défende ses produits et tente d'affaiblir son concurrent, EA a fini par oublier qu'il fallait également de son côté faire de bons produits. 

Par deux fois, Electronic Arts a voulu sortir Battlefield juste avant Call of Duty. C'est passé de justesse avec BF3 qui aurait quand même bien mérité 1 ou 2 mois de développement supplémentaire mais ça a fini par craquer avec BF4 et avec le résultat que l'on connaît. 

La guerre contre Activision a été publiquement déclarée par EA à l'occasion de la sortie de Bad Company 2, à grands coups de petites phrases assassines, mais la guerre froide à laquelle se livre les deux éditeurs remonte à bien plus loin.

Retour sur un conflit qui obsède EA, à défaut de nous intéresser...


Une rivalité vieille de plus d'1 million d'années (à ce qu'on dit)

Mais comme on n'a pas de preuves on va commencer en 2002.

En janvier, Electronic Arts sort fièrement Medal of Honor Débarquement Allié. 

Titre majeur et fédérateur dans l'histoire de Medal of Honor, Débarquement Allié sera acclamé de toutes parts par la presse et par les joueurs grâce à sa représentation très cinématographique de la Seconde Guerre Mondiale et à son gameplay authentique. 

Un véritable coup de maître pour son développeur, le studio 2015 (Twenty Fifteen), qui signait là son premier jeu d'envergure. Mais conscients de leurs potentiels, forts de leur succès et en quête d'indépendance, les concepteurs du jeu, Vince Zampella, Jason West et Grant Collier, décident de quitter la société dés la fin du développement.

Il partent fonder Infinity Ward, en emmenant au passage une bonne partie de leurs copains de chez 2015, avec le soutien d'un généreux investisseur... Activision. 

L'éditeur, en plein renouveau, n'a pas raté l'occasion de récupérer les responsables de l'un des plus gros succès de l'année. Et a largement de quoi s'en réjouir aujourd'hui.

Jason West, Grant Collier et Vince Zampella
Jason West, Grant Collier et Vince Zampella, les 3 co-fondateurs d'Infinity Ward

Pour EA, c'est une première désillusion et la déception sera encore plus grande un an plus tard. 

Fin 2003, Activision et Infinity Ward lancent Call of Duty. Un autre FPS Seconde Guerre Mondiale et une autre pépite qui éclipsera Medal of Honor à tout jamais. 

Electronic Arts vient à la fois de perdre de talentueux développeurs mais aussi le monopole des FPS Seconde Guerre Mondiale. Baptisé "MOH killer" durant son développement, Call of Duty a parfaitement rempli son rôle.

L'histoire aurait pu en rester là mais le succès insolent de Call of Duty et la montée en puissance d'Activision va pousser EA à réagir. 

Fort heureusement, il reste DICE et Battlefield.

 

2007, le roi est mort, vive le roi !

2007 va devenir une année charnière dans le conflit opposant les deux éditeurs. 

  • Guitar Hero est devenu l'une des licences les plus lucratives du jeu vidéo, dépassant le milliard de dollars de revenus.
  • Call of Duty 4 Modern Warfare impose un nouveau standard de FPS solo et multijoueur, atteignant de façon presque inattendue les 15 millions de ventes, il fait entrer la licence dans une nouvelle dimension. 
  • Vivendi rachète Activision et fusionne la société avec Blizzard. La nouvelle entité, boostée par Guitar Hero, Call of Duty et World of Warcraft, devient numéro un mondial du jeu vidéo, éjectant Electronic Arts de son trône que la société occupait pourtant royalement depuis de nombreuses années.

3 ans après avoir quitté son poste, John Riccitiello, Johnny pour les intimes, est rappelé à la tête de EA avec pour principal objectif de remettre de l'ordre dans les finances d'un éditeur qui perd trop d'argent.

Affiche de propagande anti-Activision d'Electronic ArtsL'homme va aussi profiter de ce retour pour tenter de contrecarrer les projets de son rival et laver l'affronte de 2002. Mais pas question d'une attaque frontale pour le moment, EA va d'abord la jouer fine.

Et il y a un bon coup à jouer. Les relations entre Infinity Ward et Activision se sont refroidies. La réussite de Call of Duty est montée à la tête de toute le monde, les gars d'Infinity Ward voudraient un peu pouvoir faire ce qu'ils veulent et les gars d'Activision voudraient un peu leur faire faire ce qu'ils veulent.

C'est dans ce climat tendu que Johnny est intervenu. Il va envoyer Tom Hagen mettre une tête de cheval dans le lit de Vince Zampella et Jason West mais il va surtout les convaincre de se barrer de chez Acti et de venir chez lui où l’herbe est forcement plus verte.

A noter que Grant Collier, qui était pourtant le patron de IW, est porté disparu depuis cette époque...

La suite est fendard.

En mars 2010, 5 mois après la sortie de Modern Warfare 2, Activision licencie Zampella et West pour avoir fricoté avec EA. Dans les semaines qui suivent, la moitié d'Infinity Ward se tire. Plus de 50 personnes vont ainsi quitter le studio de leur plein gré en faisant un gros bras d'honneur à Acti.

En avril, Zampella et West fondent Respawn Entertainment... avec le soutien de EA, et récupèrent bien entendu leurs 50 copains d'IW au passage. 

Victoire ! C'est l'arroseur, arrosé. Electronic Arts tient enfin sa revanche en 2010 après l'épisode de 2015, en 2002 (qu'est ce qu'on se marre). 

Bon bien évidemment tout ce petit monde s'est ensuite joyeusement embroché dans tout un tas de procédures judiciaires et de procès dont seuls les américains ont le secret. Je vous invite à lire ça (cross community) si vous voulez plus d'infos là dessus, c'est poilant.

Mais en fin de compte, si EA a fini par récupérer ses développeurs de Medal of Honor, 8 ans après, ça n'a quand même rien changé au succès de Call of Duty. 

Pfff, il va falloir trouver autre chose...

Parcours des développeurs du studio 2015

 

Alors on fait quoi ? La même chose que chaque soir : tenter de conquérir le monde !

EA passe donc officiellement à l'attaque en 2010 avec Bad Company 2. La bande à Johnny a tout misé sur DICE et sur Battlefield pour faire tomber Acti et son Call of Duty. 

Après avoir mis des millions dans le développement du moteur Frostbite, Electronic Arts va se lancer dans une vaste offensive médiatique visant à discréditer son concurrent, à démontrer que CoD c'est de la merde et que si t'as pas joué à Battlefield avant tes 50 ans t'as raté ta vie.

Ca commence gentiment avec Jens Uwe, vice président Europe de EA : 

« Nous ne voulons pas abandonner les shooter. C'est un genre important et nous avons été numéro un à une époque. Nous travaillons donc sur la meilleure façon de récupérer notre couronne et Battlefield Bad Company 2 est un jeu important dans cet optique.

S'il y a un studio qui peut faire tomber Modern Warfare, c'est bien DICE. » - Jens Uwe, vice-président Europe de EA, janvier 2010

Il est suivi quelques jours plus tard par Will Graham, product manager, qui ne doute pas des capacités de DICE à mettre tout le monde d'accord :

« Nous pensons sincèrement qu'aucun développeur ne peut rivaliser avec DICE dans le FPS, et Battlefield Bad Company 2 va le prouver. » - Will Graham, product manager chez EA, février 2010

Bad Company 2 est sorti et s'il a eu un joli succès commercial, il n'a pas battu Call of Duty.

Le discours devient dés lors plus modéré, EA et DICE reconnaissent la suprématie de Call of Duty :

« Modern Warfare 2 est le premier de la classe, le jeu à battre, mais pas à recopier. Nous voulions écrire notre propre partition, pour ainsi dire. » - Patrick Bach, senior producer chez DICE, avril 2010

« Allons nous battre les ventes de Modern Warfare cette année ? Non, mais avons nous pour objectif à long terme de prendre des parts de marché ou même de récupérer tout le marché ? Oui. » - Keith Ramsdale, managing director UK de EA, juin 2010

Robert Kotick, PDG d'Activision Blizzard  John Riccitiello, PDG d'Electronic Arts de 2007 à 2013
Robert "Bobby" Kotick, PDG d'Activision-Blizzard, et John "Johnny" Riccitiello, PDG d'Electronic Arts de 2007 à 2013

Ce n'est en effet que partie remise, Bad Company 2 n'était qu'un amuse gueule, EA et DICE prévoient déjà de sortir l’artillerie lourde, ce sera Battlefield 3 qui fera tomber Call of Duty. Enfin, il va essayer...

Bobby Kotick, PDG d'Activision-Blizzard, profite cependant de l’accalmie qui suit la sortie de BC2 pour tacler son concurrent, non pas sur ses jeux mais sur sa gestion, dans une interview accordée au magazine EDGE en septembre 2010 :

« Personne de qualité ne veut travailler chez Electronic Arts.

La politique dans laquelle nous évoluons est l'exact opposée de celle de EA. EA achète un développeur et il devient 'EA Florida', 'EA Vancouver', 'EA New Jersey', peu importe. Nous, nous avons toujours considéré et affirmé : "Vous savez quoi ? Ce que nous aimons chez un développeur c'est sa culture, sa vision indépendante, c'est tout ce qui fait son succès."

Nous n'avons pas un 'Activision quelques chose', nous avons Treyarch, Infinity Ward, Sledgehammer. » - Bobby Kotick, PDG d'Activision-Blizzard, septembre 2010

Une attaque en règle, sur fond de procès avec les ex-employés d'Infinity Ward, à laquelle EA a immédiatement répondu :

« Les relations de Kotick avec les studios sont bien expliquées lors des litiges qui les opposent. Sa société repose sur 3 franchises : la première est un fantastique monde persistant dont Kotick n'a rien à voir dans le succès (World of Warcraft); la seconde est en plein déclin (Guitar Hero); et la toisième est en train d'être détruite par la propre arrogance de Kotick (Call of Duty). » - Jeff Brown, directeur de la communication de EA, septembre 2010

Affiche de propagande anti Activision d'Electronic ArtsJohnny reprend la main fin 2010, à un peu moins d'un an de la sortie de Battlefield 3 et alors que Call of Duty Black Ops vient encore d'établir un record de ventes malgré la sortie d'un nouveau Medal of Honor :

« Activision est en pleine réussite ça ne fait aucune doute. Mais ce que j'ai appris dans l'industrie c'est que pour détrôner le leader sur un marché il faut faire un jeu meilleur que le sien deux fois de suite. » - John Riccitiello, PDG de EA, décembre 2010

« Vous ne tuez pas COD en essayant de faire du COD. Vous tuez COD en faisant un meilleur shooter. » - Alan Kertz, senoir designer chez DICE, février 2011

« Nos concurrents sont paresseux. Ils utilisent le même moteur, la même recette pour faire un jeu. Au bout d'un moment il faut savoir rebondir. Et je ne les ai pas vu rebondir depuis un moment. Nous sommes en train de le faire. Ils feraient mieux de s'en inquiéter. On arrive. » - Karl-Magnus Troedsson, General Manager chez DICE, mars 2011

« Battlefield 3 est conçu pour mettre Call of Duty à terre. » - John Riccitiello, PDG de EA, avril 2011

« Nous savons que nous avons un grand concurrent mais en face à face avec Call of Duty nous avons un moteur supérieur, un studio de développement supérieur et incontestablement un jeu supérieur... » - Frank Gibeau, président d'EA Games, mai 2011

« Battlefield surpassera commercialement Call of Duty, c'est certain. La seule question est "quand est-ce que cela arrive ?". Et pour moi, le plus tôt sera le mieux. » - Jens Uwe, vice-président Europe de EA, juin 2011

C'en est assez pour Activision qui se décide enfin à répondre juste avant le salon de l'E3 où l'éditeur présente Modern Warfare 3.

Affiche de propagande anti-Activision d'Electronic ArtsDans ce qu'on appellera plus tard la Bataille de Los Angeles (l'E3 se déroule à Los Angeles si vous cherchez la référence, l'autre étant un évènement historique ainsi qu'un très mauvais film), c'est Eric Hirshberg, PDG d'Activision Publishing, qui ouvre les hostilités, un brin ironique : 

« Eh bien je pense que EA à plus parler de notre jeu que nous dans la presse. Donc la première chose que je voudrais leur dire c'est "Merci pour l'exposition que vous nous faîtes". » - Eric Hirshberg, PDG d'Activision Publishing, juin 2011

Amusé, Electronic Arts va passer à la vitesse supérieur à l'occasion même de cet E3 2011.

L'éditeur va ainsi refuser l'accès au stand BF3 à Bobby Kotick et à son équipe qui voulaient simplement tester le jeu. Un incident bien entendu démenti par Acti mais que EA s'est amusé à relater fièrement à qui souhaitait l'entendre.

Bobby a peu apprécié et a logiquement craché sur son concurrent en représailles :

« Jusqu'à maintenant j'ai vu tourner Battlefield 3 uniquement sur PC, je ne l'ai vu sur aucune console où nous faisons pourtant la majeure partie de notre chiffre d'affaires.

Si c'est juste un jeu PC comme ça a l'air d'être le cas, seule une petite partie du public sera intéressée, mais nous sommes toujours attentifs à ce que font nos concurrents. » - Bobby Kotick, PDG d'Activision-Blizzard, juin 2011

Évidemment, s'il l'accès lui a été refusé, il n'a pas pu voir le jeu tourner sur console. Johnny (John Riccitiello, le patron de EA pour ceux qui ne suivent plus) ne tardera pas à lui répliquer :

« Le simple fait qu'il essaie de mettre en doute notre jeu montre parfaitement qu'il en a peur. En fait nous pensons que notre jeu PS3 est meilleur que leur jeu Xbox et que notre jeu PC est meilleur que leur jeu PC.

Si c'est tout ce qu'il a à dire, tout ça sera vite oublié quand nous lancerons nos 3 versions. Si vous étiez venu à notre conférence de presse, vous auriez vu la version PS3 et la version Xbox tournées. Si Bobby pense que c'était la version PC qui tournait, il a de sérieux problèmes. » - John Riccitiello, PDG de EA, juin 2011

 

War, War Never Changes

Affiche de propagande anti-Activision d'Electronic Arts​L'après E3 est sanglant, c'est peut être la rencontre physique des deux éditeurs pendant le salon ou bien l'approche des vacances d'été qui excite tout le monde, en tout cas on se retrouve en plein coeur du conflit. EA se déchaîne.

« Tout le monde veut qu'il y ait un combat entre nous - et je le comprends - mais le problème c'est que si vous voulez qu'il y ait un combat, il faut déjà que nous jouions dans le même sport. Nous avons tellement de choses dans notre jeu qui ne sont pas dans Modern Warfare. » - Patrick Bach, executive producer chez DICE, juin 2011

« J'aimerais voir Call of Duty pourrir de l'intérieur. » - John Riccitiello, PDG de EA, juin 2011 

Un excès de violence qui va peiner Activision, l'éditeur est triste de voir le méchant EA l'attaquer de la sorte. Eric Hirshberg expliquera ainsi juste avant le salon allemand de la Gamescom : 

« Je pense que ce genre de rhétorique est mauvais pour notre industrie. Pouvez-vous imaginer le patron de Dreamworks sortir un nouveau film puis aller dire dans la presse qu'il voudrait voir Toy Story "pourrir de l'intérieur" ? C'est difficilement imaginable non ?» - Eric Hirshberg, PDG d'Activision Publishing, aout 2011.

Peter Moore, directeur de l'exploitation de EA, va alors tenter de calmer le jeu : 

« Nous n'avons pas besoin de battre Call of Duty pour réussir notre année. C'est une stratégie à long terme.» - Peter Moore, directeur de l'exploitation de EA, aout 2011

Mais Jeff Brown n'est pas vraiment de cet avis, il voit plutôt dans ce moment de faiblesse d'Activision une bonne occasion d'achever son adversaire :

« Hey, bienvenue en première division Eric. Je sais que t'es nouveau mais quelqu'un aurait pu te dire que c'est une industrie compétitive. T'as toutes les raisons d'être nerveux. L'année dernière Activision a contrôlé 90% du marché du FPS.

Cette année, Battlefield 3 arrive pour vous en prendre 60 ou 70. A ce rythme vous serez éjecté de la compétition d'ici 2-3 ans. Si tu ne me crois pas, va en boutique et essaie d'acheter Guitar Hero ou Tony Hawk.» - Jeff Brown, directeur de la communication de EA, aout 2011.

Du côté d'Activision on change donc radicalement de stratégie, on va essayer de la jouer cool et ouvert d'esprit, loin de ces attaques puériles et faciles.

Affiche de propagande anti-Activision d'Electronic Arts​Robert Bowling, le community manager d'Infinity Ward de l'époque, raconte avoir joué plus d'une heure à Battlefield 3 durant la GamesCom et avoir adoré le jeu. 

Selon lui, « Call of Duty et Battlefield peuvent coexister sans problème » dans un monde en paix.

Les hostilités prennent officiellement fin en septembre, après une dernière salve de Frank Gibeau, histoire d'avoir quand même le dernier mot :

« Activision n'a pas eu de vrai concurrent depuis longtemps. Cet hiver, nous allons définitivement leur reprendre des parts de marché dans le FPS. » - Frank Gibeau, président de EA Games, septembre 2011

Paradoxalement, si Battlefield 3 a été un véritable carton, plus de 15 millions de ventes, un record pour la série, ça a aussi été le cas pour Modern Warfare 3, qui reste encore le Call of Duty le plus vendu à ce jour avec près de 30 millions de copies écoulées. 

C'était bien la peine de se donner tout ce mal.

 

Un Battlefield c'est tous les 2 ans et à la fin c'est Call of Duty qui gagne

Pour Battlefield 4, Electronic Arts est resté plus mesuré dans ses propos. Le petit jeu des petites phrases assassines devenant un peu ridicule, surtout quand ça ne change rien au résultat.

Affiche de propagande anti-Activision d'Electronic Arts​Frank Gibeau ira même jusqu'à déclarer que la guerre entre Call of Duty et Battlefield est finalement « bonne pour l'industrie et pour l'innovation ».

On notera simplement l'ouverture d'une filiale de DICE à Los Angeles, fief d'Infinity Ward et Treyarch, juste pour faire chier Acti.

Il faut dire aussi qu'EA a connu de sacrés revers entre-temps qui l'ont bien refroidis : Medal of Warfighter s'est méchamment planté, SimCity a fait honte aux fans de la licence, Dead Space et Crysis ont été massacrés, le reboot de Syndicate a fait un four... Des échecs successifs qui ont fini par coûter la tête de ce pauvre Johnny.

Ce même Johnny qui affirmait malgré tout en aout dernier, quelques mois après sa démission, que EA avait les meilleurs cartes en main pour triompher d'Activision. Comme une sorte de conclusion à cette guerre médiatique aussi violente qu'éphémère :

« Ce qui a été fascinant, en observant Activision durant ces dernières années, et c'est quelque chose que j'ai entendu auparavant, qu'ils ne sont pas la société qu'ils pourraient ou devraient être. Ils ont réussi à obtenir quelques succès notables. S'il y a une chose sur laquelle je sais tout ce qu'il y a à savoir maintenant, c'est Battlefield et CoD et je suis assez convaincu qu'EA a les meilleures cartes. » - John Riccitiello, chômeur, aout 2013

On a récemment parlé d'une annualisation de la série Battlefield, malgré les démentis des premiers intéressés, et il serait en effet étonnant que cette possibilité ne soit pas étudiée par EA. 

Toutes les tentatives d'affaiblissement de Call of Duty ont échoué jusqu'ici, c'est une piste qu'il convient d'explorer.

La guerre à laquelle se livre Activision et Electronic Arts, si elle a pris une autre tournure, est en tout cas loin d'être terminée. Ce n'est pas les sorties prochaines de TitanFall chez EA et de Destiny chez Acti qui vont arranger les choses.

Et si la solution c'était simplement de faire un vrai bon jeu pour une fois ?