Marketing et communication

Et si finalement, la seule réponse plausible était votre éditeur : Electronic Arts ?

Nous risquons d’ouvrir la boîte de Pandore ici mais il est grand temps que l’éditeur de cette franchise descende de sa tour d’ivoire et commence à comprendre les « petites gens ».

Car Battlefield 4 est l’exact opposé du jeu fonctionnel et « bankable » qu’est Call of Duty. Et il est encore plus loin du « jeu qui fait du bruit par ce qu’il est bon », dixit l’annonce relevée plus haut.

Si l’on peut critiquer le contenu proposé au fil des ans par le concurrent, le jeu ne souffre que de problèmes normaux pour un support informatique… Les problèmes de Battlefield 4 sont-ils normaux ? NON. Ce sont des problèmes que vous auriez du rencontrer lors du développement et quand bien même cela aurait été le cas, qui auraient du suffire à repousser le jeu pour qu’il soit terminé correctement. Terminé l’amateurisme : on prend le temps de respecter nos fans autrement que par des bonus ridicules après avoir sorti un jeu non-abouti.

Le Premium de BF4 s'étale jusqu'à Octobre 2014. BF3, lui, s'étalait de Juillet 2012 à Mai 2013. Puisqu’on y vient, le Premium de cette année est dantesque ! Plus de contenu que sur BF3, mais étalé sur un délai plus court, ce qui détruit d’emblée les espoirs de voir Battlefield 4 s’installer sur la durée, avec la possibilité de profiter longtemps d’un jeu corrigé. En fin d’année, on remet le couvert avec un nouvel épisode qui suivra exactement le même chemin que son prédécesseur. Question contenu, passons la collection de couteau et de camouflages qui tombe mensuellement, il a fallu avoir les couilles de sortir China Rising, le second DLC de la série qui ne reprend aucune feature du jeu de base et se permet le luxe de proposer un mode de jeu (Supériorité Aérienne) déjà présent dans BF3 et qui aurait du, logiquement, se retrouver dans le jeu de base (comme les motos ou l’AC-130). Vous parvenez à l’assumer ce DLC ? Sérieusement ?

Comprenez. Les joueurs sont prêts à avoir du contenu supplémentaire et à le payer au prix fort s’il vaut le coup. Mais comment demander aux joueurs de payer pour du contenu en plus si celui pour lequel ils ont déjà payé ne fonctionne pas correctement ? Comment se fait-il que l’annonce de l’arrêt du développement des DLC au profit de la correction du jeu n’ait pas été suivie d’une refonte complète du calendrier Premium, décalage à la clé ? Elle est belle la communication.

Parlons-en d’ailleurs de la communication autour du jeu. C'est certainement le point qui agace le plus de monde aujourd'hui. Le climat serait certainement plus apaisé si vous, développeurs, faisiez preuve d'humilité et échangiez humblement avec la communauté. Mais vous faites plus que jamais preuve d'une arrogance insolente. Chacune des interventions du Studio ressemble à un grand bras d'honneur adressé à la communauté. Les Ask DICE, on l’a vu, sont à mille lieues de répondre aux vrais problèmes et on ne compte plus les interventions formatées qui nous vantent les qualités du jeu ou les sorties maladroites sur Twitter. A l'image de celle de Daniel Matros en janvier dernier.

Pas eu le temps de jouer à bf depuis novembre. Ça ressemble à quoi ?

 

Ou comment se faire beaucoup d’amis en 140 caractères.

Et que dire de ce dédain d’Alan Kertz, auteur des blogs sur l’équilibrage du jeu, qui annonce envisager de bloquer les Tweetos qui lui demandent de corriger le jeu :

L'un des tweet d'Alan Kertz.

 

Pour interagir avec la communauté, vous aviez pourtant eu une sacrée bonne idée avec le Battlelog, véritable tribune libre pour tous les joueurs qui souhaitent faire avancer la série. Dommage, les remarques agressives de Twitter ou Reddit ont visiblement vos préférences. Pourtant, les communautés non-officielles comme la notre qui souffrent de cette ouverture d’un forum officiel accessible via son compte de jeu vous apporteraient des points de vue tellement plus constructifs…

 

De manière générale, vous refusez catégoriquement le dialogue avec la communauté, ne prenez pas le temps d'expliquer vos choix et n'échangez pas sur la façon de faire évoluer le jeu et résoudre les problèmes. Et quand vous communiquez, via les changelog, c’est tellement flou que l’on se doute que c’est une obligation. Expliquez comment peut-on, sur un jeu aussi vaste et complet que Battlefield, sortir des mises à jour sans la certitude que les problèmes soient corrigés et attendre que les joueurs essuient les plâtres, quitte à ajuster la liste des correctifs à la volée?

C'est vrai, le constat est sec et sans concession. Que faut-il en retenir ?